Faire de l'humanisme le moteur de la cause animale |
Madame, Monsieur, Je vous donne désormais rendez-vous régulièrement à travers cette lettre d’information que je suis heureuse de vous transmettre. Au menu de ce premier numéro : la cause animale. C’est un sujet qui a fait l’objet d'une intense activité parlementaire ces dernières semaines et sur lequel je souhaitais revenir avec vous. La cause animale ne doit pas être perçue simplement comme une sujet d’initiés ou, pire, un sujet subalterne. Il nous touche toutes et tous et nous renvoie en partie à l’état de notre société et de son humanité. J’ai porté cet été à l’Assemblée nationale une proposition de loi relative à l'amélioration de la condition animale et à la lutte contre la maltraitance faisant ainsi écho à d’autres initiatives citoyennes comme notamment le référendum pour les animaux. Je veux dire ici les choses clairement : j’ai apporté mon soutien à ce référendum pour soutenir une initiative qui allait en grande partie dans le bon sens. Je dis donc oui à ce qui peut faire vivre le débat. En revanche, je dis non à l’irresponsabilité de certaines mesures souhaitées qui bien que louables dans leurs intentions pour le bien-être des animaux, sont destructrices du point de vue social. On ne peut faire gagner une cause de manière juste et acceptable en partant du principe qu’il faut opposer les uns aux autres. On ne fait pas grandir une cause avec des certitudes acquises dans l’entre-soi militant. La France est un pays riche de sa diversité sociale et de ses cultures locales. S’il faut engager des discussions ici ou là sur la manière de produire, d’élever ou bien encore sur la façon dont on régule la chasse, on ne peut pas en revanche déconsidérer les réalités économiques et sociales. Derrière un élevage il y a la réalité sociale des éleveurs comme il y a derrière une usine celle des salariés. Mon rôle de députée est d’apporter un arbitrage législatif viable pour les différentes parties mais également de proposer des alternatives crédibles permettant des transitions réelles, progressives et souhaitables par toutes et tous. Je ne cèderai pas plus aux divers clientélismes qui fracturent la République, notre bien commun. C’est dans ce creuset commun, où chacun doit sacrifier une part de son égoïsme, que nous pourrons bâtir une société dans laquelle le bien-être animal ne sera pas l’ennemi des traditions ou des modes de production. La défense de la cause animale est en somme un humanisme, et l’humanisme n’oppose pas les gens, il les fait avancer ensemble.
Votre députée, Corinne Vignon |