Corinne Vignon

Les agences proposant des « safari-chasse » dans le viseur du Parlement

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« L’amendement est porté notamment par Corinne Vignon (Renaissance). Il cible les offres de « safari-chasse » permettant à des touristes français de participer à la chasse de lions, éléphants d’Afrique, rhinocéros blancs, girafes, hippopotames ou autres ours polaires. La députée pointe une pratique « qui ne touche pas seulement les animaux affaiblis, mais des individus robustes, souvent de grands mâles ». Elle dénonce une activité qui « contribue à la pression exercée sur la faune sauvage mondiale ». »

L’Assemblée nationale a adopté le 20 novembre en première lecture un amendement visant à taxer les agences de voyage françaises qui proposent des séjours incluant la chasse d’espèces menacées.

La mesure, intégrée au projet de loi de finances (PLF) 2026, est soutenue par un groupe transpartisan de députés.

L’amendement est porté notamment par Corinne Vignon (Renaissance). Il cible les offres de « safari-chasse » permettant à des touristes français de participer à la chasse de lions, éléphants d’Afrique, rhinocéros blancs, girafes, hippopotames ou autres ours polaires. La députée pointe une pratique « qui ne touche pas seulement les animaux affaiblis, mais des individus robustes, souvent de grands mâles ». Elle dénonce une activité qui « contribue à la pression exercée sur la faune sauvage mondiale ».

10% du montant total de la prestation

La taxe s’élèverait ainsi à 10% du montant total de la prestation. Dans les faits, son application resterait toutefois très limitée. Seule une dizaine d’agences françaises au maximum proposerait aujourd’hui ce type de séjours. Selon ses promoteurs, elle respecte le droit européen, puisqu’elle ne modifie pas les droits de douane mais cible les opérateurs commerciaux français.

Si cette disposition est maintenue jusqu’au terme de la navette parlementaire, elle s’appliquerait donc aux agences qui commercialisent ces séjours de chasse. Totalement légaux dans certains pays d’Afrique, ils constituent une source de revenus par la taxation des chasseurs.

Pression sur des espèces déjà vulnérables

Les députés à l’origine de l’amendement présentent cette mesure comme une « taxe comportementale », inscrite dans une logique de lutte contre l’érosion de la biodiversité et de responsabilisation des acteurs du tourisme. Ils estiment que les opérateurs français qui organisent ces séjours participent indirectement à la pression sur des espèces déjà vulnérables.

Cette mesure intervient par ailleurs dans un contexte plus large de débats autour de la fiscalité touristique dans le PLF 2026. Plusieurs amendements visant le secteur ont été discutés ces dernières semaines. Le 22 octobre, un amendement proposé par La France insoumise a été adopté. Il prévoit notamment le relèvement à 33% de la TVA applicable aux prestations des hôtels de luxe.

Le texte budgétaire doit encore poursuivre son parcours parlementaire. La taxe sur les séjours de chasse devra être confirmée pour être intégrée à la version finale du budget 2026.

L’Echo Touristique

La chasse aux espèces menacées, comme les girafes, fait l’objet d’un projet de taxe sur les agences françaises qui organisent ce type de séjour. © David Savary