« Sans la création du champion européen de l’espace, tous les emplois seront perdus dans 10 ans » pour la députée Corinne Vignon
Thales, Airbus, Léonardo, les trois industriels européens ont annoncé la fusion de leurs activités spatiales. Le projet Bromo inquiète les syndicats et fait débat parmi les élus. Destructeurs d’emplois pour les uns, indispensable à la pérennité du savoir faire européen pour les autres.
La naissance d’un géant européen du spatial. C’est toute l’ambition du projet Bromo. Un projet né de la fusion des activités liées à l’espace de Aibus, Thalès et l’italien Leonardo.
L’union fait la force ?
Annoncée jeudi 22 octobre 2025, cette méga fusion inquiète les syndicats qui craignent des mutualisations de moyens. Une inquiétude partagée par le député LFI Hadrien Clouet.
Une aubaine en revanche aux yeux de Corinne Vignon, député Renaissance et coprésidente du groupe d’étude aéronautique te spatial à l’assemblée nationale. « Nous avons des leaders européens du secteur qui se livrent bataille. Airbus Defense and space et Thalès sont dans une concurrence fratricide et délétère pour obtenir des marchés. Ils se battent entre eux et sont les meilleurs d’Europe pour fabriquer des satellites. C’est absurde », estime la députée. Selon elle, l’union des forces est indispensable sur ce marché.
« Aujourd’hui quand l’Europe, via l’agence spatiale européenne passe commande de deux satellites, chaque entreprise en fabrique un de son côté. L’idée et que maintenant au lieu de faire des satellites comme on fabriquerait une pièce d’orfèvrerie, on en fabrique comme on le fait avec des voitures, en série. »
Satellites en série
Pour la coprésidente du groupe d’étude dédiée au spatial à l’assemblée nationale, cette fusion est d’autant plus pertinente que l’Europe prévoit une constellation de 300 satellites. » Ce sera difficile de rivaliser avec Starlink et ses 15 000 satellites et les chinois et leurs 14 000 satellites. L’Europe fait mieux et durable, plus efficace », affirme Corinne Vignon.
Redéploiements à prévoir
La question de la pérennité des emplois reste posée. Si des entreprises qui partagent les mêmes activités fusionnent, cela va générer des « doublons ».
« Nous serons très attentifs à l’emploi. Nous sommes régulièrement en lien avec les syndicats. Il y aura évidemment des doublons, mais ces entreprises ont des activités tellement diversifiées que des déplacements seront possibles et non des licenciements. Il faut bien comprendre que si ce champion d’Europe du spatial n’est pas créé, c’est tous les emplois qui disparaîtront dans 10 ans. «
Lu dans presse : France 3 Occitanie


