« Cela alerte. Je souhaiterais l’interdire, mais malheureusement, dans tout ce qui concerne la protection animale, nous y allons à petits pas », souligne Corinne Vignon, l’une des députées qui a porté cet amendement transpartisan, sur RMC.
L’Assemblée nationale a voté ce jeudi un amendement visant à taxer à hauteur de 10% les safaris-chasse. Cette pratique, entièrement légale et proposé par des entreprises françaises, cible le plus souvent des animaux rares tels que les lions, les éléphants ou les léopards, et suscite de vives critiques.
Une pratique peu éthique, mais totalement légale. Depuis de nombreuses années désormais, les images de personnes s’exposant avec des cadavres d’animaux de la savane fleurissent sur les réseaux sociaux. Lions, léopards, éléphants, rhinocéros, buffles… Tous les plus grands animaux d’Afrique sont la cible privilégiée des safari-chasse, ces voyages exotiques organisés à l’étranger par des agences de voyages françaises.
Ce tourisme de la chasse, qui vise à tuer des espèces protégées, voire menacées, pour rapporter des « trophées de chasse » dans l’Hexagone, est la cible du projet de loi sur le budget 2026. L’idée? Instaurer une taxe de 10% sur la prestation totale du voyage pour dissuader, à défaut d’interdire cette activité qui se déroule hors de nos frontières. Adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, l’amendement doit encore être validé par le Sénat.
« Cela alerte. Je souhaiterais l’interdire, mais malheureusement, dans tout ce qui concerne la protection animale, nous y allons à petits pas », souligne Corinne Vignon, l’une des députées qui a porté cet amendement transpartisan, sur RMC.
Une pratique onéreuse mais facilement accessible
Ce type de voyage n’est pas compliqué à trouver. En quelques clics sur Internet, il est possible de trouver une agence et de choisir sa prestation, que ce soit la chasse à l’antilope, au léopard ou même au lion d’Afrique, dont la population est estimée entre 20.000 et 25.000 individus dans le monde selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
« C’est une grosse émotion. Le félin est bloqué par les chiens, puis on s’approche à 20, 30 mètres de lui », explique un agent voyage lorsque l’on se fait passer pour un potentiel client. On s’avance tranquillement, puis on abat l’animal soi-même. Coût de l’expérience: environ 25.000 euros.
En prime, il est possible de faire livrer sa tête, chez soi en France, comme trophée, en toute légalité. « Vous recevez l’animal, aucun problème pour cela. On se charge de l’ensemble des documents officiels », ajoute l’agent de voyage.
Sur son site internet, l’entreprise de chasse assure militer « pour un monde meilleur » en mettant en place des actions pour « sensibiliser les braconniers ‘légers’ à prélever intelligemment et lutter contre le braconnage ‘lourd’, alimentant des commerces parallèles liés à la disparition de certaines espèces animales. »
Avec la potentielle taxe de 10%, le prix de l’expérience reviendrait théoriquement à environ 27.500 euros dans ce cas précis.


