Une étape importante vient d’être franchie à l’Assemblée nationale : la Commission des finances a adopté un amendement visant à instaurer une redevance écologique sur l’importation de trophées d’animaux issus d’espèces menacées. Concrètement, cette mesure, soutenue par plusieurs députés de différents partis, s’appuie sur le principe du pollueur-payeur : les chasseurs souhaitant faire entrer ces trophées en France devraient s’acquitter d’une taxe, en raison de l’impact environnemental de cette pratique.
Cette proposition, défendue notamment par Corinne Vignon et Sandra Regol, s’inscrit dans une volonté croissante de limiter la chasse aux trophées une activité largement rejetée par l’opinion publique, puisque 91 % des Français s’y déclarent opposés selon un sondage IFOP de 2023.
Si ce vote marque un pas dans la bonne direction, il ne s’agit pas encore d’une interdiction. Le texte doit désormais être débattu en séance publique, puis examiné par le Sénat. Et même si cette redevance constituerait un pas en avant, elle ne règle pas le fond du problème : faire payer pour tuer ne saurait remplacer l’interdiction pure et simple de ces chasses qui déciment des espèces déjà fragilisées.
Plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas, la Finlande ou la Belgique, ont déjà franchi le pas en interdisant l’importation de ces trophées. Espérons que la France suive leur exemple et choisisse enfin de tourner le dos à cette pratique d’un autre âge.
